Newsletter CRPE 2005 n°9
Actualité
La maternelle fragilisée
La carte scolaire de la rentrée 2005 frappe durement les écoles.
Parmi elles, l'école maternelle est particulièrement touchée.
La croissance continue du nombre d'élèves dans les ecoles primaires conduit les inspecteurs d'académie à ouvrir des classes. Comme leur dotation en postes est nettement insuffisante, ils en retirent là où ils estiment que ce sera le moins difficile. A cette triste loterie, c'est souvent l'école maternelle qui tire le mauvais lot.
SOMBRES PERSPECTIVES
Les études convergent; une bonne scolarisation en maternelle nécessite
des affectifs allégés. La conséquence est double. D'abord
sur l'offre de scolarisation des enfants de moins de trois ans, qui ne cesse
de reculer depuis les dernières rentrées. Mais aussi sur les autres
niveaux de la maternelle qui voient très souvent leur nombre d'élèves
par classe repartir à la hausse, alors que toutes les études convergent
pour montrer qu'une bonne scolarisation en maternelle nécessite des effectifs
allégés.
Cette dégradation des conditions d'apprentissage des élèves
de maternelle s'aggrave d'une polémique persistante sur l'utilisation
d'une scolarisation précoce. Après les dénigrations du
ministère Ferry sur l'efficacité de la scolarisation des tout-petits,
l'attaque privilégie actuellement l'externalisation, le service rendu
aux familles. Ce serait le rôle naturel des collectivités locales,
voire du secteur privé que d'assurer l'accueil éducatif des plus
jeunes enfants ! Le Sgen-CFDT a toujours été favorable aux collaborations
entre les divers professionnels de la petite enfance et à la recherche
d'une cohérence optimale des différents modes d'accueil. Mais
quelle crédibilité et quelle place restera-t-il à l'Education
Nationale si sa participation à l'effort d'éducation des tout-petits
se traduit par un désengagement progressif ?
RELANCE DE L'ACTION
C'est pourquoi le Sgen-CFDT participe à une relance de l'action en faveur
de l'école maternelle au côté des partenaires qui avaient
lancé en 2003 le mot d'ordre " Pas touche à l'école
maternelle ". L'action développée dans les semaines à
venir s'appuiera sur une lettre ouverte aux élus nationaux et locaux
pour les mettre face à leurs responsabilités de décideurs.
Sur un sujet aussi sensible et qui concerne autant de personnes - enfants, parents,
enseignants - la mobilisation a toute chance de se révéler efficace.
Redoublement : l'échec
Projet de loi Fillon :art. 12 "Au terme de chaque année
scolaire...le conseil des maîtres... ou le conseil de classe... se prononce
sur les conditions dans lesquelles se poursuit la scolarité de l'élève."
Rapport annexé p. 28 "Il revient au conseil des maîtres dans
le premier degré, et au conseil de classe dans le second degré,
d'apprécier la capacité de l'élève à passer
dans la classe ou le cycle supérieur, en fonction de sa progression dans
l'acquisition des connaissances constitutives du socle."
Depuis plusieurs années la France pratique le redoublement comme principale
remédiation à l'échec scolaire, c'est une méthode
bien ancrée dans les esprits, relancée par le projet de loi d'orientation.
Pourtant toutes les recherches montrent la nocivité du redoublement.
Les cycles : la solution
Depuis la loi d'orientation de 1989, l'École est organisée en cycles et non en classes. Cette politique, dont la mise en uvre a rencontré des obstacles multiples, est de fait détruite dans le projet de loi qui rétablit la possibilité de redoublement à la fin de chaque année scolaire. La politique des cycles doit permettre la réussite scolaire de tous dans un cadre collectif. La classe n'existe plus sous sa forme habituelle permettant ainsi aux élèves de s'inscrire dans des groupes de besoins. Le travail organisé en cycles permet une pédagogie différenciée avec un suivi individualisé de l'élève par l'équipe.
Pour cela il faut :
- un pilotage cohérent ;
- la formation des personnels au travail en cycles ;
- du temps dans le service pour le suivi des élèves, la concertation
et le travail en équipe.
Voir fiche pratique
La Marseillaise à l'école ! A quand la marche au pas ?
Que, dans le cadre de la scolarité obligatoire, on explique aux élèves
-en particulier au collège- l'histoire de la Marseillaise s'entend mais
qu'on fasse apprendre ce chant à l'école primaire est pour le
moins contestable.
Grâce à l'amendement d'un député le caractère
obligatoire de l'apprentissage de la Marseillaise fera partie de cette future
loi d'orientation qui ne cesse d'étonner par sa médiocrité.
Pour le Sgen-CFDT, les premiers apprentissages de la citoyenneté, du
respect de l'autre doivent trouver d'autres pratiques ou exemples que l'étude
de ce chant guerrier.
Une loi pour la Marseillaise ? L'École mérite davantage.
Quoi de neuf sur la toile ?
Ecole : la leçon finlandaise
Alors qu'en France le débat fait rage autour du projet de loi pour l'école
de François Fillon, Caroline Brizard est allée voir ce qui se
pratiquait en Finlande, où les élèves arrivent en tête
de tous les classements internationaux. Un système entièrement
décentralisé, pas de cours magistraux, des chefs d'établissement
seuls maîtres à bord, des profs recrutés sur leur pédagogie
autant que sur leurs connaissances... Une véritable leçon de choses
http://www.nouvelobs.com/articles/p2102/a263001.html
Le dernier article en ligne de Ph. Perrenoud :
"Dans un établissement scolaire, un enseignant dispose d'au moins
trois manières de se rendre détestable aux yeux de ses collègues
:
- prendre le parti des parents, des élèves ou de la hiérarchie
; on sait rarement gré à un membre d'une communauté de
rompre la solidarité, ne serait-ce qu'en suggérant que "
les " autres n'ont peut-être pas tort " ;
- se comporter en leader, manifester des désirs d'influence ou incarner une norme ; tenter d'exercer une influence, c'est faire preuve de narcissisme, de prétention ou pis encore se profiler comme futur chef ;
- couper les cheveux en quatre, demander pourquoi, envisager des alternatives ; poser des questions, c'est mettre en débat ce qui va de soi.
Dans toutes les organisations, toutes les professions, tous les groupes, toutes les familles, on trouve des interdits équivalents. Qu'est-ce qu'un praticien réflexif ? C'est fondamentalement quelqu'un qui transgresse ou conteste ces interdits. Non par bravade, par provocation ou pour se donner de l'importance, mais parce qu'il y est porté par le cours de sa pensée, son rapport au monde, son identité."
http://www.unige.ch/fapse/SSE/teachers/perrenoud/php_main/php_2005/2005_01.html
Outils pour le concours
- Document proposé par le M.E.N.
EPS en maternelle
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